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Costume de Jupiter dans l'opéra « Isis »

vers 1677
LEPAUTRE Jacques, attribué à
2331 DR/ Recto
Département des Arts graphiques
Numéro d’inventaire
2331 DR/ Recto
Référence de l'inventaire manuscrit :
vol.1, p.14
Collection
Département des Arts graphiques
Collection Edmond de Rothschild
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
LEPAUTRE Jacques (1653-1684), attribué à
Ecole française
(Bouffard, Mickaël et Fernandez Masaguer, Victoria et La Gorce, Jérôme de, 2021)

Anciennes attributions :
ANONYME FRANCAIS XVIIè s
(Inventaire Edmond de Rothschild, 1935)

Propositions d'attributions :
BERAIN Jean I (1640-1711)
(La Gorce, Jérôme de, 1986)

description

Dénomination / Titre
Costume de Jupiter dans l'opéra « Isis »
Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV
Type d'objet
Dessin
Description / Décor
Commentaire :
Isis est la tragédie en musique la mieux documentée grâce à ses nombreux dessins de costumes. Une soixantaine de feuilles sont en effet conservées au Louvre, qui illustrent les différents personnages de cet opéra. Malgré quelques annotations de sa main à la pierre noire, aucune de ces sources ne peut être attribuée à Jean Berain. Elles ont toutes été tracées par un de ses proches collaborateurs, dont la facture diffère de celle des projets originaux de Berain conservés à la Bibliothèque nationale de France (département des Manuscrits, Rothschild 1460, no 300) et au Nationalmuseum à Stockholm (NMH 81/1874, fol. 105). Elles trahissent la main d'un dessinateur de talent, ayant aussi une pratique de graveur si l'on considère la précision du trait. L'un des auteurs qui auraient pu aider Berain à fournir les inventions pour cet opéra est Jacques Lepautre. Il ne serait pas étonnant que leur collaboration ait concerné, outre sa traduction en gravure de certains personnages d'Isis, les dessins préparatoires des costumes (1776 DR, 1938 DR, 1939 DR, 2331 DR, 2439 DR, 2517 DR, 2670 DR et 2671 DR). Cette hypothèse est corroborée par sa contribution, aux côtés de Jean Dolivar, à la diffusion par l'estampe de plusieurs costumes du Triomphe de l'Amour en 1681 et de la mascarade de La Noce de Village en 1683. Un dessin représentant un Projet de lit aux armes royales offre une association de l'encre brune et du lavis gris très similaire à celle de la série conservée au Louvre (Paris, Archives nationales, O1 3238, fol. 1). Malgré l'inscription au verso du nom « Jacque Lepaultre », ce dernier projet a été attribué au dessinateur des Bâtiments du Roi Pierre Lepautre (1652 ?- 1716) (voir M. Préaud 2011) frère de Jacques, qui n'est pas à exclure totalement des collaborateurs sollicités par Berain pour la série d'Isis et dont l'oeuvre dessiné reste encore à étudier. Le costume de Jupiter s'est trouvé au cœur d'une controverse qui entacha la création de cet opéra. Dès les premières représentations, à partir du 5 janvier 1677, la nouvelle tragédie en musique fut « frondée » par des personnes malintentionnées. Dans l'assistance, on se plut à reconnaître Louis XIV et ses maîtresses sous les traits des principaux rôles de l'opéra : Jupiter fut comparé au roi, la jalouse Junon à Mme de Montespan et la belle nymphe Io à la dernière favorite en date, Marie-Élisabeth de Ludres. Aussi les allusions à la vie privée du souverain dans Isis suscitèrent-elles un véritable scandale. Humiliée, Mme de Montespan assista à peu de représentations, tant lui déplaisaient les incidents survenus lors des représentations de l'ouvrage. Louis XIV ne tarda pas à manifester son mécontentement : l'auteur du livret, Philippe Quinault, rendu responsable, dut cesser durant quelques années son activité de créateur dans le répertoire du théâtre lyrique proposé à la Cour. Le souverain de l'Olympe est coiffé d'une somptueuse couronne et tient un foudre, comme il l'aurait fait d'un sceptre. Son habit d'une richesse toute royale comportait de larges bouillonnés aux manches et un nœud de cravate mis en valeur par des pierreries, éléments proches de ceux dont était alors composé le costume civil, tel qu'il était porté en 1677 par Louis XIV. (J. de La Gorce dans « En scène! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild », cat. exp. Paris, musée du Louvre, du 27 octobre 2021 au 31 janvier 2022, sous la direction de Mickaël Bouffard, Victoria Fernández Masaguer et Jérôme de La Gorce, éditions Liénart et musée du Louvre, 2021, p. 162-165, cat. 50b; M. Bouffard p. 32).
Bibliographie :
Jérôme de La Gorce, 'Berain, dessinateur du Roi-Soleil', Paris, Herscher, 1986, p. 75-76 ;
M. Préaud, dans cat. exp. « Dans l'atelier des Menus Plaisirs du Roi. Spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIe et XVIIIe siècles, cat. exp. sous la dir. de Jérôme de La Gorce et Pierre Jugie, Paris, Archives nationales, 2011, n°15, p. 55

Caractéristiques matérielles

Dimensions
H. 0,24 m ; L. 0,162 m
Matière et technique
Plume et encre brune, lavis gris, traces de pierre noire. Traces en arc de cercle en bas à droite

Lieux et dates

Date de création / fabrication
vers 1677

Données historiques

Historique de l'œuvre
Claude Pioche sieur du Rondray (1660/1665 -1733) (?), Paris, mars 1733 ; Gilbert Paignon-Dijonval (?) (1708-1792), 1810 ; Charles-Gilbert, vicomte de Morel-Vindé (?), sa vente, Londres, 1819 ; Samuel Woodburn (?), Londres ; Paul et Dominic Colnaghi (?), Londres ; acquis par Auguste Danlos pour Edmond de Rothschild en août 1889, 6900 francs ; don au musée du Louvre en 1935.
Détenteur précédent / commanditaire / dédicataire
Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de
Mode d’acquisition
don
Date d’acquisition
1935

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Réserve Edmond de Rothschild
Recueil de dessins : Costumes des Fêtes, Mascarades. Théâtres, etc., de Louis XIV - Tome VIII - 2259 DR à 2395 DR

L'œuvre est visible sur rendez-vous en salle de consultation des Arts graphiques.

Expositions

- En scène ! Dessins de costumes de la collection Edmond de Rothschild
Etape :
Musée du Louvre, Paris, France - 28 octobre 2021 - 31 janvier 2022
Organisée par : Musée du Louvre-Département des Arts Graphiques (Paris, France)
Dernière mise à jour le 05.05.2023
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances