Porte percée dans la muraille des remparts de Beyrouth

RF 4412, Recto
Guiffrey et Marcel G 11112
vol.20, p.231

Département des Arts graphiques
Cabinet des dessins
Fonds des dessins et miniatures

Montfort, Antoine Alphonse (1802-1884)
Ecole française

Porte percée dans la muraille des remparts de Beyrouth

'De son voyage en Méditerranée de 1827, Montfort rapportera beaucoup de feuilles dessinées mais surtout une vraie passion pour l'Orient qui le poussera à y retourner dix ans plus tard avec son ami le peintre François Lehoux (1803-1889). Partis tous deux de Toulon le 4 décembre 1836, les deux artistes arrivent à Beyrouth fin février 1837. Ils séjournent dans la ville à plusieurs reprises et quand Lehoux doit rentrer en France, en octobre 1837, à cause du décès de sa mère, Montfort décide d'y prolonger encore son séjour avant de se lancer dans une dernière course à travers le pays : il parcourt les territoires des actuels Liban, Syrie, Israël, Jordanie - d'Alep à Damas, Jérusalem, Gaza, Pétra jusqu'au Golfe d'Aqaba, sur la Mer Rouge. Il quitte définitivement Beyrouth pour rentrer à Paris en août 1838, après un séjour de dix-huit mois. Pendant cette période, il dessine sans arrêt des gens, des animaux, des monuments et surtout des paysages (le Louvre conserve un millier de ces feuilles). Il tient aussi des notes de voyage (Paris, Bibliothèque nationale) où il décrit avec la précision d'un reporter toutes ses expériences de route, les rencontres avec les différentes populations, leur mode de vie et leurs costumes, afin d'enrichir par le témoignage écrit les souvenirs qu'il a figés à jamais sur les feuilles. Dans l'écriture, comme dans le dessin, il se comporte en ethnographe scrupuleux qui travaille sur le terrain et fonde ses recherches sur l'observation directe. Il n'hésite pas à apprendre l'arabe et à vivre sous les tentes avec les peuples nomades pour rendre une description de l'Orient qui soit objective et libre de la dimension mythique et intemporelle imposée par l'Orientalisme contemporain. A Beyrouth, impressionné dès son arrivée par l'aspect gai et animé de la ville, il se lance à sa découverte avec une vive curiosité et fixe sur les feuilles tout ce qui frappe son imagination de peintre : les remparts, les mosquées, les minarets, les demeures, les jardins et les palmiers, les habitants, les animaux qu'amènent les caravanes, les harnachements de luxe et d'autres objets. En regardant cette feuille, on l'imagine travailler à l'abri de la chaleur sous une porte des remparts. Grâce à une parfaite maîtrise de l'aquarelle, il restitue avec justesse le contraste entre l'antre sombre de la porte, d'une monochromie vibrante, et la ville ensoleillée dans l'arrière plan de la composition, où s'impose la couleur' (Laura Angelucci, dans cat. exp. 'Voyager et dessiner : Dessins du Musée du Louvre et du musée d'Orsay, 1580-1900', par C. Loisel, L. Angelucci, F. Joulie, I. Julia, N. Lemoine-Bouchard, Ch. Leribault, Moscou, Galerie Tretiakov, 21 septembre - 14 novembre 2010, n° 43 - catalogue publié en langue russe).
Voir aussi : René Huygue, Gabriel Rouchès, Cabinet des Dessins du Musée du Louvre. Catalogue raisonné. Ecole française, t. XI : de J.-F. Millet à Ch. Muller', Paris, Editions de la Réunion des Musées nationaux, 1938, n° 11112.

H. 0,32 m ; L. 0,25 m

Crayon noir, aquarelle, gouache. Annoté à la plume encre brune : 'Beyrouth / 1837'. Monogrammé par l'artiste à la plume encre brune.

1837

Don du neveu de l'artiste, Georges Montfort, en 1917, marque du Louvre (L. 1886a).

Dernière provenance : Montfort, Georges

don

1917

Montfort, Georges

Beyrouth - Paris, Bibliothèque Nationale, oeuvre en rapport - Paris+ - France+ - Orient+ - Jérusalem+ - Liban+ - Damas+ - Israël+ - Syrie+ - Mer Rouge+ - Paris, Musée du Louvre, oeuvre en rapport - Jordanie+ - Alep+ - Gaza+ - Pétra+ - Aqaba+

Lehoux, François+

vue

crayon noir - gouache - aquarelle