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La Vision de sainte Françoise Romaine

1657 / 1658 (XVIIe siècle)
RF 1999 1
Département des Peintures
Actuellement visible au Louvre
Salle 826
Aile Richelieu, Niveau 2
Numéro d’inventaire
Numéro principal : RF 1999 1
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Poussin, Nicolas (Les Andelys, 1594 - Rome, 1665)
France École de

description

Dénomination / Titre
Titre : La Vision de sainte Françoise Romaine
Description / Décor
Inscriptions
Nature de marque :
cachet de cire

Caractéristiques matérielles

Dimensions
Hauteur : 1,3 m ; Hauteur avec accessoire : 1,425 m ; Largeur : 1,015 m ; Largeur avec accessoire : 1,235 m ; Epaisseur avec accessoire : 7 cm
Matière et technique
huile sur toile

Lieux et dates

Date de création / fabrication
XVIIe siècle (1657 - 1658)

Données historiques

Historique de l'œuvre
Historique
Collection du cardinal Giulio Rospigliosi (1600-1669), futur pape Clément IX ; par héritage, son neveu Giovanni Battista Rospigliosi (1646-1722) (inventorié en 1713 ; cf. Negro, 1999) ; vendu par la famille Rospigliosi à la suite du traité de Tolentino en 1798. – Acquis à une date inconnue entre 1835 et 1873 par Alexis René Le Go (1798-1883), alors qu’il était secrétaire de l’Académie de France à Rome ; dans la famille Le Go dans le midi de la France jusqu’en 1999 ; acquis par le Louvre grâce à la Société des Amis du Louvre et avec la participation du Fonds du patrimoine, 1999.

Commentaire
Le dernier Poussin acquis par le Louvre a sans aucun doute appartenu au cardinal Giulio Rospigliosi. Il a été gravé en contrepartie par Pietro del Po, estampe éditée par Jean Dughet avec une dédicace à Giulio Rospigliosi, avant 1667, c’est-à dire avant que celui-ci ne soit élu pape. C’est sans doute Giulio Rospigliosi qui a commandé ce sujet singulier à Nicolas Poussin. Il s’agit d’un ex-voto montrant l’intercession de sainte Françoise romaine pour mettre fin à la terrible épidémie de
peste qui avait frappé Rome entre mai et septembre 1656. Née à la fin du xve siècle dans une grande famille romaine, Francesca Bussa di Leoni avait consacré sa vie au soin des pauvres. Elle avait fondé la communauté bénédictine du couvent de Tor’ dei Specchi en 1425. En 1608, elle a été canonisée par le pape Paul V Borghèse (cf. Casale, 2011). On la considérait comme la protectrice particulière de Rome, la sainte « toute romaine ». Poussin la représente agenouillée devant une apparition de la Vierge au milieu de nuées. Marie tient en main les flèches brisées signifiant la fin du fléau. Les flèches étaient associées à la peste en référence à cette image célèbre de l’Iliade d’Homère où Apollon, mécontent du sort fait à la fille de son prêtre Chrysès, frappe de la peste le camp des Grecs : « Poebus Apollon entend sa prière, et il descend des cimes de l’Olympe, le coeur en courroux, ayant à l’épaule, avec l’arc, le carquois aux deux bouts bien clos ; et les flèches sonnent sur l’épaule du dieu courroucé, au moment où il s’ébranle et s’en va pareil à la nuit. Il vient se poster à l’écart des nefs, puis lâche son trait. Il s’en prend aux
mulets d’abord, ainsi qu’aux chiens rapides. Après quoi c’est sur les hommes qu’il tire et décoche sa flèche aiguë » (Iliade, chant I). Un ange, vêtu d’un drapé jaune, tenant un bouclier de la main gauche et levant une épée de la main droite, chasse la Peste qui quitte la scène à l’arrière-plan à droite. Celle-ci est personnifiée par une figure terrifiante : une femme hideuse et décharnée aux cheveux de serpents qui emporte un enfant mort sur son épaule et qui traîne un cadavre par le pied,
ultime victime du fléau. Poussin s’est inspiré de la célèbre Sainte Cécile de Stefano Maderno, présentée devant l’autel à Sainte-Cécile-du-Trastévère à Rome, pour la superbe figure de la femme morte, ou mourante, allongée au second plan, sous l’apparition divine de la Vierge. Marc Fumaroli a proposé de reconnaître sainte
Françoise romaine plutôt que la Vierge et Anna Colonna Barberini agenouillée au premier plan à droite pour des raisons de vraisemblance historique. En effet, en 1641, Anna Colonna avait été la dédicataire de la Vita di Santa Francesca Romana publiée par la mère présidente du couvent de Tor de’ Specchi : « Quelle grande
dame, veuve et dévote, était alors assez titrée, assez connue à la fois de Mgr Rospigliosi et de Poussin, assez liée au culte de sainte Françoise, pour pouvoir poser dans le rôle de Rome, et se voir réserver le privilège du message de la sainte toute romaine ? » (cf. Fumaroli, 2001, p. 63). Nous avouons néanmoins préférer l’identification de cette figure comme sainte Françoise romaine elle-même, tandis que la Vierge lui apparaît sur des nuées, peut-être la Vierge des Grâces de Faenza, représentée tenant des flèches brisées dans chaque main (cf. Henneberg, 2008). La nature entièrement allégorique de la composition nous paraît
légitimer cette hypothèse. La célébrité du tableau de Poussin est attestée, non seulement par la gravure de Pietro del Po, mais aussi par une estampe de Girard Audran (cuivre conservé à la Chalcographie du Louvre) et enfin par une gravure éditée par Jean Mariette, reproduisant la seule figure agenouillée, transformant entièrement le cadre, et avec la légende « Ste Françoise » (qui confirme que cette figure est bien sainte Françoise romaine ; cf. Rosenberg (P.), 2015,
fig. 121 p. 303). Le tableau du Louvre est peint sur une toile comprenant 15 × 18 fils au cm2 et sur une couche d’impression brune. La radiographie a révélé quelques repentirs, notamment dans les drapés, et aussi une déchirure ancienne, datant sans doute du xixe siècle et précédant le rentoilage : elle a été consolidée par la pose d’une pièce collée au plextol par Jean-Pascal Viala en 1999.
Mode d’acquisition
achat avec participation des Amis du Louvre
Date d’acquisition
date : 1999
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
Richelieu, [Peint] Salle 826 - Nicolas Poussin (1594-1665) : entre Rome et Paris

Bibliographie

- Milovanovic, Nicolas, Peintures françaises du XVIIe du musée du Louvre, Editions Gallimard / Musée du Louvre Editions, 2021, p. 217, ill.coul., n°441
- Szanto, Mickaël ; Milovanovic, Nicolas (dir.), Poussin et Dieu, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 30 mars - 29 juin 2015), Paris, Hazan/ Louvre éditions, 2015, p. 152, 194-197, 452, cat. 14
- Bonfait, Olivier, Poussin et Louis XIV: Peinture et Monarchie dans la France du Grand Siècle, Paris, Hazan, 2015, p. 125
- Rosenberg, Pierre, Nicolas Poussin : les tableaux du Louvre, Paris, Louvre éditions/ Somogy, 2015, p. 298-303, ill. coul., n° 35
- Mérot, Alain, Poussin, Paris, Hazan, 2011, n°100
- Autour de la fuite en Egypte, cat. exp. (Lyon, Musée des Beaux-Arts, 13 février 2008), 2008,
- Cuzin, Jean-Pierre ; Allard, Sébastien (dir.), Musée du Louvre. Nouvelles acquisitions du département des Peintures. 1996-2001, Paris, R.M.N., 2002, p. 109-111, ill. coul. p. 26
- Fumaroli, Marc, Nicolas Poussin. Sainte Françoise Romaine annonçant à Rome la fin de la peste, Paris, 2001, p. 134-137
- Blunt, Anthony, The Paintings of Nicolas Poussin. A Critical Catalogue, Londres, 1966, n°99
- Grautoff, Otto, Nicolas Poussin : sein Werk und sein Leben, 2 vol., Münich, Georg Müller, 1914, p. 256
- Rosenberg, Pierre, « Poussin and God », The Burlington Magazine, 157, 1349, 2015, août, p. 561-563, p. 561

Expositions

- Poussin et Dieu, Napoléon, Exposition Temporaire sous pyramide, 30/03/2015 - 29/06/2015
- Voir le Sacré, Louvre-Lens, 04/12/2013 - 21/04/2014
- Autour de la Fuite en Egypte, Lyon (France), Musée des Beaux-Arts, 13/02/2008 - 19/05/2008
Dernière mise à jour le 15.11.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances