Michel-Ange, peintre, sculpteur et architecte (1475-1564), à l'âge de quarante-sept ans, image 1/3
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Michel-Ange, peintre, sculpteur et architecte (1475-1564), à l'âge de quarante-sept ans

1522
Bandinelli, Baccio, Attribué à
Italie Toscane Florence, École de
INV 874 ; MR 206
Département des Peintures
Numéro d’inventaire
Numéro principal : INV 874
Autre numéro d'inventaire : MR 206
Artiste / Auteur / Ecole / Centre artistique
Bandinelli, Baccio (Florence, 1493 - Florence, 1560), Attribué à
Italie Toscane Florence École de

Autres attributions :
Autre attribution : Bugiardini, Giuliano dit aussi , Bugiardini, Giuliano di Piero (Florence, 1475 - Florence, 1554), Attribué à

description

Dénomination / Titre
Titre : Michel-Ange, peintre, sculpteur et architecte (1475-1564), à l'âge de quarante-sept ans
Description / Décor
Inscriptions
Inscription :
Micha Ange Bonarotus Florentinus Sculptor Optimus Anno Aetatis Sue 47 (inscription b.d. sur le parapet, en capitales)

Caractéristiques matérielles

Dimensions
Hauteur : 0,49 m ; Hauteur avec accessoire : 0,755 m ; Largeur : 0,364 m ; Largeur avec accessoire : 0,64 m
Matière et technique
huile sur bois (peuplier)

Lieux et dates

Date de création / fabrication
1e quart du XVIe siècle (1522)

Données historiques

Historique de l'œuvre
Provenance :
Ce tableau est mentionné pour la première fois en 1727 dans la galerie de peintures du duc d’Orléans au Palais Royal. Placé ensuite dans la résidence de Saint-Cloud, il entra avec d’autres peintures dans la collection royale, suite à l’acquisition du château pour Marie-Antoinette, en 1785. Il entra au Louvre avec la nationalisation de la collection royale.

Commentaire :
Les portraits de Michel Ange
Considéré dans la collection d’Orléans comme une œuvre de Sebastiano del Piombo, puis donné parfois à Raphaël voire à Michel-Ange lui-même, ce portrait fut donné à Giuliano Bugiardini par Otto Mündler en 1850, probablement à la lecture des Vies de Vasari. Selon ce dernier, il n’existait que deux portraits peints du grand maître, l’un par Bugiardini fait à la demande d’Ottaviano de’Medici, l’autre par Jacopino del Conte. Or, parmi les différents portraits de Michel-Ange conservés, il existe en effet deux typologies prédominantes, chacune connue en plusieurs exemplaires.
La première famille de portraits, reliée à Jacopino del Conte (qui pourrait être plutôt de Daniele da Volterra qui a peint une version inachevée, conservée au Metropolitan Museum de New York), présente l’artiste coupé sous la taille, vêtu de noir, le corps de profil et la tête tourné vers le spectateur.
Dans la seconde iconographie, donnée à Bugiardini, le modèle est coupé à mi-buste et porte un turban blanc. On en connaît au moins sept versions : deux dessins appartenant respectivement au Louvre (inv. 2715) et à l’Ashmolean Museum d’Oxford, et cinq peintures (celle du Louvre, une à la Casa Buonarroti de Florence inventoriée en 1684 comme l’original de Bugiardini, une autre à la Pinacothèque Ambrosienne de Milan, une quatrième conservée anciennement dans la collection Bossi de Gênes et la dernière passée en vente à Londres chez Christie’s (23.07.1965, n°25)). Il existe toutefois de légères différences entre ces œuvres qui peuvent être divisées en deux groupes. Le tableau de la collection Bossi, publié en 1965 par Redig de Campos comme l’original de Bugiardini, semble le modèle des versions de la Casa Buonarroti, de la Pinacothèque Ambrosienne et de Christie’s. La peinture et le dessin du Louvre ainsi que la feuille de l’Ashmolean (qui est en fait une copie du dessin du Louvre), s’en distinguent nettement. Le modèle y paraît plus jeune, avec un visage rond, la barbe davantage fournie et l’arrangement du turban est différent.

Un dessin préparatoire au Louvre
Comme les dimensions des visages du dessin et du tableau du Louvre sont identiques, on a supposé que le premier était préparatoire au second. Si l’examen scientifique de la peinture réalisé au C2RMF n’a pas permis de détecter de trace de report, tout autant introuvable d’ailleurs sur le papier, il existe néanmoins un lien étroit entre les deux. La composition peinte correspond en effet davantage à l’esquisse à la pierre noire qu’à la reprise à l’encre brune dans le dessin. Dans le tableau, on voit à l’arrière de la tête que le turban conserve une petite excroissance identique à celle dessinée à la pierre noire sur la feuille du Louvre. En précisant ses idées à la plume, l’artiste a en effet renoncé à cette partie discrète du tissu, pour réduire la masse de la coiffe et amplifier celle du visage. C’est ce second état de la composition que reprennent, avec quelques simplifications, la version Bossi et ses copies. Ce fort lien entre le tableau et le dessin incite à penser que les deux œuvres sont de la même main, même si une étroite collaboration entre deux maîtres demeure possible.

Un problème d’attribution
Dans le tableau, le buste est étonnamment décentré et coupé à droite, mais le parapet original en faux marbre veiné de rouge, bleu et vert, doté d’une inscription, atteste que la composition n’a pas été coupée. L’artiste a en fait placé le nez du modèle au milieu de son panneau. Peut-être un peu gêné par le décentrement consécutif du modèle représenté de trois quarts, il a apparemment songé d’abord à placer le buste un peu plus vers la gauche, comme l’indique un repentir visible à l’infrarouge, puis a finalement détaché davantage le visage du corps sur le fond neutre d’un gris légèrement vert pâle.
L’exécution peinte s’avère minutieuse et raffinée. Le turban blanc aux délicates ombres d’un gris bleuté possède des motifs géométriques tissés très discrets et l’on remarque quelques fils rouges parmi les blancs qui sortent de la couture. Le visage a malheureusement perdu de sa superbe en raison de l’usure importante des ombres, réduisant ainsi la force plastique de la partie gauche du visage et de la barbe. Le côté droit plus épargné, et notamment le front, révèle une matière lisse et fondue. D’une qualité picturale indéniable, le tableau du Louvre peint sur une planche de peuplier, doit être considéré comme une œuvre originale, en aucun cas une copie comme la majorité de la critique l’a écrit. Mais la question de son attribution et de sa datation demeure problématique.
L’inscription inciterait logiquement à dater l’œuvre de 1522. Le type même du portrait d’artiste en tenue de travail avec le turban protégeant les cheveux fut d’ailleurs utilisé à cette époque par Beccafumi et peut-être aussi par Pontormo pour leurs autoportraits. Mais si le tableau doit être relié précisément au récit de Vasari racontant que le portrait de Michel-Ange peint par Bugiardini fut livré à Ottaviano de Médicis avec celui du pape Clément VII peint par Sebastiano del Piombo, il faudrait daté le portrait de Michel-Ange vers 1532 car l’œuvre de Sebastiano fut envoyée de Rome à cette époque.
La critique a longtemps suivi l’avis de Mündler favorable à Bugiardini, préférant néanmoins considérer l’œuvre comme une copie. En 1938, Berenson proposa le nom de Daniele da Volterra qui aurait repris le dessin du Louvre attribué alors à Michel-Ange. Cette idée ne fut reprise (en partie) que par Pagnotta qui préfère identifier, à la suite de Redig de Campos, le portrait de Bugiardini à l’exemplaire Bossi à Gênes. Joannides l’a rejetée en rappelant que les liens de Ricciarelli avec Michel-Ange ne commencèrent que vers 1545. Enfin, Pouncey le relia en 1964 à Bandinelli, en raison du style du dessin du Louvre. Joannides a développé cette position en relevant « la construction des formes par masses, faite de taches d’ombre et de lumière » qui « correspond bien à un travail de sculpteur et à celui d’un élève de Sarto », ainsi que des affinités avec l’Autoportrait de l’artiste conservé à Boston.
Plus récemment, Donati a contredit cette hypothèse en rappelant d’abord les mauvais rapports entre Michel-Ange et Bandinelli, et en ajoutant que l’activité picturale de ce dernier n’est pas connue et qu’il est difficile de considérer le dessin et le tableau du Louvre comme de lui alors que le tableau Bossi qui en dépend est de Bugiardini.
Dans l’état actuel des connaissances et étant donné les conditions de conservation du tableau et du dessin, il est difficile de trancher définitivement. D’une part, il semble difficile de rejeter définitivement l’attribution de la peinture à Bugiardini. L’exécution un peu appliquée, avec une matière lisse est assez proche de certaines de ses œuvres, tel le Portrait de femme de Washington. Le dessin nous rapproche en revanche davantage du style de Bandinelli tout comme les contrastes marqués d’ombre et de lumière que l’on retrouvent plus maladroitement dans sa Léda (Paris, Rectorat de la Sorbonne).
(Texte de Vincent Delieuvin, juillet 2021)
Mode d’acquisition
ancienne collection royale/de la Couronne
Date d’acquisition
date : 1793
Propriétaire
Etat
Affectataire
Musée du Louvre, Département des Peintures

Localisation de l'œuvre

Emplacement actuel
non exposé

Bibliographie

- Petite Galerie 5 : Figure d'artiste, cat. exp. (Paris, musée du Louvre, 25 septembre 2019 - 29 juin 2020), Paris, Louvre édition, Seuil, 2019, p. 78, p. 79, coul., n° 18
- The National Gallery (dir.), Michelangelo & Sebastiano, cat. exp. (Londres, National Gallery, du 15 mars au 25 juin 2017), New Haven / Londres, Yale University Press, 2017, p. 17, coul, p. 17, fig. 3
- Bresc-Bautier, Geneviève (dir.), Renaissance. Révolutions dans les arts en Europe, 1400-1530, cat. exp. (Lens, Musée du Louvre-Lens, 12 décembre 2012 - 11 mars 2013), Paris, Somogy éditions d'art, 2012, p. 100, 101, coul, p. 101, n° 46
- Habert, Jean ; Scailliérez, Cécile, « XVIe siècle », dans Foucart-Walter, Élisabeth (dir.), Catalogue des peintures italiennes du musée du Louvre. Catalogue sommaire, [Musée du Louvre, Département des peintures], Paris, Musée du Louvre Editions / Gallimard, 2007, p. 61-122, p. 65, ill. n&b
- Béguin, Sylvie ; Costamagna, Philippe, « Nouvelles considérations sur Baccio Bandinelli peintre : la redécouverte de la Léda et le cygne », Cahiers d'Histoire de l'art, 1, 2003, 7-18, p. 18
- Le XVIe siècle florentin au Louvre, Les dossiers du Département des Peintures ; 25, cat. exp. (Paris, Musée du Louvre, 3 avril - 09 juin 1982), Paris, Réunion des musées nationaux, 1982, p. 21
- Brejon de Lavergnée, Arnauld ; Thiébaut, Dominique, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre. II. Italie, Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne et divers, Paris, R.M.N., 1981, p. 159, ill. n&b
- Hautecoeur, Louis, Musée national du Louvre. Catalogue des peintures exposées dans les galeries. II. Ecole italienne et Ecole espagnole, Paris, Musées nationaux, 1926, n°1649
- Ricci, Seymour de, Description raisonnée des peintures du Louvre. I. Ecoles étrangères. Italie et Espagne, Paris, Imprimerie de l'art, 1913, n°1649
- Du Teil, baron Jean, « Essai sur quelques portraits peints de Michel-Ange Buonarotti », Mémoires de la Société Nationale des Antiquaires de France, XXII, 1913,
- Steinmann, Ernst, Die Porträtdarstellungen des Michelangelo, Leipzig, Klinkhardt & Biermann, 1913, p. 18
- Villot, Frédéric, Notice des tableaux exposés dans les galeries du Musée National du Louvre. 1re partie. Écoles d'Italie, Paris, Vinchon, 1852, n°526

Expositions

- Petite galerie 5 : Figure de l'artiste, Richelieu, Salle 101 - Petite Galerie, 26/09/2019 - 30/06/2021
- Renaissance, Louvre-Lens, Salles d'expositions temporaires, 04/12/2012 - 11/03/2013
- Baccio Bandinelli, Denon, [AG] Salle 9 I - Passage Mollien - Arts Graphiques, 20/02/2008 - 28/05/2008
Dernière mise à jour le 23.08.2022
Le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances